ANTISéMITISME : UNE ENQUêTE RéVèLE LES CONSéQUENCES DES ATTAQUES DU 7 OCTOBRE

« On aurait pu s'attendre à un élan durable d'empathie et de solidarité, ça s'est très vite retourné », déplore Simone Rodan, directrice de l'American Jewish Committee Europe (AJC). Une enquête réalisée par l'Ifop pour l'AJC, en partenariat avec la Fondation pour l'innovation politique (Fondapol), que Le Parisien dévoile ce samedi 4 mai, révèle en effet les conséquences des attaques du 7 octobre perpétrées par le Hamas en Israël. Selon cette étude, l'antisémitisme s'est, depuis, déchaîné en France. 

Pour Simone Rodan, « on assiste à une propagation et une normalisation de l'antisémitisme qu'on connaît depuis deux décennies, et qui se confond avec le rejet d'Israël ». Selon la directrice de l'AJC Europe, « chaque tragédie contre les juifs libère les passions antisémites ». Simon Rodan fait ici également référence à la tuerie à l'école Ozar Hatorah à Toulouse en 2012. 

« Rajeunissement de l'antisémitisme »

Selon l'enquête, 76 % de l'ensemble de la population française constate désormais « la force de l'antisémitisme en France », selon les termes de Dominique Reynié, politologue. C'est 12 points de plus qu'en 2022. La première cause pouvant expliquer l'antisémitisme est, pour 57 % des Français en général, la « haine d'Israël ». « Ce lien entre l'action d'Israël et la perception des juifs est fort depuis le tout début des années 2000, avec la seconde intifada. La communauté juive est la seule à qui on demande des comptes sur ce qui se passe dans un autre pays », explique le directeur de Fondapol. 

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L'étude de l'Ifop révèle aussi que depuis les massacres du 7 octobre, un quart des juifs en France a été victime d'un acte antisémite. Pour 12 %, cela est même arrivé à plusieurs reprises. 33 % des personnes interrogées de confession juive disent avoir réduit ou arrêté leurs déplacements en Uber, 44 % ne portent plus la kippa dans la rue. 

Autre enseignement inquiétant de l'enquête : le « rajeunissement de l'antisémitisme ». 35 % des moins de 25 ans estiment qu'il est justifié de s'en prendre aux juifs en raison de leur soutien supposé à Israël, contre 21 % de la population générale. Dominique Reynié estime ainsi que « chez les jeunes générations, exposées au déversoir des réseaux sociaux, l'antisémitisme devient ordinaire ». 

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