GUERRE EN UKRAINE : QUE SAIT-ON DES MISSILES ATACMS, LIVRéS EN SECRET à KIEV PAR LES ÉTATS-UNIS ?

Les États-Unis ont annoncé avoir livré des missiles longue portée ATACMS à l’Ukraine le 12 mars dernier, en toute discrétion. La Russie a réagi pour minimiser leur rôle. Mais que sait-on exactement de ces missiles ?

Un cadeau secret pour les Ukrainiens. Les États-Unis ont annoncé mercredi 24 avril 2024 avoir livré des missiles longue portée ATACMS à l’Ukraine, le 12 mars. La livraison a eu lieu sur demande de Joe Biden. Ce jeudi 25 avril, le Kremlin a réagi pour minimiser leur rôle. Voici ce qu’il faut savoir sur ces armes.

Une portée accrue

Ces missiles ont été conçus pour atteindre des cibles à 165 kilomètres. Mais la nouvelle version livrée à l’Ukraine peut aller jusqu’à 300 kilomètres. C’était une demande de longue date de l’Ukraine, rappelle l’AFP. Cette portée permettra aux Ukrainiens de frapper derrière la ligne de front et d’atteindre des voies d’approvisionnements russes, des entrepôts ou encore des QG militaires.

Une réticence des États-Unis

Cette portée importante a longtemps été un frein pour Washington. L’usage de ces missiles en territoire russe fait peser la crainte d’une intensification du conflit. En juillet 2022, le conseiller américain à la sécurité nationale Jake Sullivan s’était opposé à la livraison de ces armes. Dans un premier temps, le président américain Joe Biden refusait également d’affaiblir les stocks américains.

Des missiles déjà utilisés

Les ATACMS (pour army tactical missile system) n’en sont pas à leur baptême du feu. En octobre 2023, une première livraison avait eu lieu, mais la portée était encore limitée à 165 kilomètres. Aussi appelés MGM-140, leur production date de la guerre froide. L’armée américaine les a utilisés pour la première fois en Irak en 1991, avant de les utiliser à nouveau pendant la guerre du Golfe en 2003.

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Mais ces missiles ne sont pas infinis. Ils ont été produits à 3 700 exemplaires et leur fabrication a été stoppée en 2007, rappelle La Croix. D’autres pays en possèdent également, parmi lesquels la Grèce, la Roumanie, la Pologne ou encore le Maroc.

La Russie a réagi

« Cela ne pourra pas changer l’issue de l’opération militaire spéciale », a déclaré Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin ce jeudi. Selon lui, « les États-Unis sont directement impliqués dans ce conflit, ils ont emprunté un chemin visant à augmenter la portée des systèmes d’armement ».

Lors de la première livraison en octobre, Moscou avait déjà dénoncé une grave erreur des Américains. Les États-Unis dénoncent le double discours des Russes, qui bénéficieraient, selon eux, de missiles longue portée fournis par la Corée du Nord.

Deux cibles déjà touchées

Aussitôt livrés, aussitôt tirés. Selon le département d’État américain, les Ukrainiens ont déjà utilisé ces missiles à deux reprises. Le 18 avril, un aérodrome militaire russe a été touché en Crimée. L’Ukraine avait revendiqué avoir détruit des lanceurs de système S-400, des équipements radar et un centre de contrôle de défense anti-aérienne, selon l’AFP. Le port de Berdiansk a lui aussi été touché.

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