INCIDENTS à RéPéTITION CHEZ BOEING : UN 2E LANCEUR D’ALERTE MEURT BRUTALEMENT

Mardi dernier, Joshua Dean, ancien vérificateur de la qualité au sein d'un fournisseur de Boeing, est décédé des suites d’une maladie foudroyante. Il était l’un des premiers lanceurs d'alerte à affirmer que la direction de Spirit avait essayé de dissimuler des défauts de fabrication du 737 MAX.

Un second lanceur d'alerte, ayant mis en lumière les failles potentielles des avions de Boeing, est décédé mardi 30 avril de manière soudaine, rapporte Libération, confirmant ainsi une information de plusieurs médias anglo-saxons. Employé chez Spirit AeroSystems, un fournisseur de Boeing, depuis 2019, Joshua Dean, âgé de 45 ans, avait exprimé en octobre 2022 ses inquiétudes concernant des défauts de fabrication sur certains avions 737 MAX. Malgré ses alertes, la direction aurait tenté «de minimiser les défauts qu'ils [les employés] trouvaient, ou ont fait pression sur eux pour qu'ils le fassent», note le Time. Après avoir été licencié en avril 2023, Joshua Dean avait déposé une plainte auprès des autorités de l'aviation.

La mort de Joshua Dean, survenue moins de deux mois après celle de John Barnett, connu pour son mode de vie sain et sa bonne santé, comme l’a indiqué le Seattle Times mercredi, a surpris son entourage. Selon la presse américaine, son état de santé s'est dégradé «rapidement» après avoir contracté le SARM (Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline), une infection bactérienne difficile à traiter. Très affaibli, il aurait par la suite développé une pneumonie doublée d'un accident vasculaire cérébral. Une série noire «Nos pensées vont à la famille de Josh Dean. Cette perte soudaine est une nouvelle stupéfiante ici pour ses proches», a réagi Spirit AeroSystems dans un communiqué repris par Libération.

Série noire pour les lanceurs d'alerte

La mort de Joshua Dean intervient deux mois après celle d'un autre lanceur d'alerte, John Mitch Barnett, qui s'est suicidé. John Barnett s'était engagé dans une procédure judiciaire contre l'entreprise où il avait passé plus de 30 ans. Il était employé en tant que responsable de la qualité pendant la majeure partie de sa carrière au sein de l'avionneur américain. Il avait notamment remis en question la sécurité du Boeing 787 Dreamliner. Les avocats des deux victimes ont souligné l'importance de protéger les lanceurs d'alerte pour mettre en lumière les pratiques répréhensibles. Une enquête est en cours pour élucider les circonstances de ces décès.